La tournée de sensibilisation dans les régions de la Boucle du Mouhoun et des Hauts-Bassins initiée du 26 au 30 novembre 2019 par la Caisse nationale d’assurance maladie universelle (CNAMU) avait pour but de permettre à la population dont les leaders d’opinion sont le relais, de mieux comprendre le processus en cours et les prochaines étapes dans la mise en œuvre du régime d’assurance maladie universelle (RAMU) au Burkina Faso.

Selon le directeur général de la CNAMU, Dr Yves Justin KINDA, les prestations du RAMU au profit des personnes indigentes dans les quatre régions pilotes débuteront en ce mois de décembre 2019. C’est dans l’optique de réussir le démarrage des prestations du RAMU que la CNAMU a initié une tournée de sensibilisation à l’endroit des leaders d’opinion des régions concernées. Il a été question d’expliquer de long en large aux leaders d’opinion l’importance du RAMU et les étapes de sa mise en œuvre. Il s’est agi aussi de faire un plaidoyer auprès des leaders d’opinion pour leur accompagnement et la réussite du démarrage des prestations du RAMU.

A Dédougou comme à Bobo-Dioulasso, le Directeur général de la CNAMU, Dr Yves Justin KINDA, ses collaborateurs et les ONG partenaires se sont évertués à exposer tout le processus. L’on retient que dès décembre 2019, 67 000 personnes indigentes de quatre régions (Boucle du Mouhoun, Hauts-Bassins, Nord et Centre) identifiées par le Secrétariat permanent du Conseil national pour la protection sociale (SP/CNPS) bénéficieront d’une prise en charge sanitaire gratuite. Dans la Boucle du Mouhoun, 44 084 seront enrôlées pour bénéficier des prestations du RAMU. 4977 indigents sont concernés par la phase pilote dans la région des Hauts-Bassins. La prise en charge sanitaire se fera dans les centres de santé conventionnés que sont les Centres de santé et de promotion sociale (CSPS), Centres médicaux (CM), Centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMA), Hôpitaux de district (HD) et Centres hospitaliers régionaux (CHR). 

Pour bénéficier de la prise en charge sanitaire, l’indigent (personne sans revenu et sans soutien) doit être affilié à une mutuelle de santé et disposer de sa carte d’assuré. L’indigent dont la cotisation annuelle aura été déjà payée par la CNAMU doit se présenter au centre de santé conventionné muni de sa carte d’assuré. Le taux de prise en charge est de 100%.

Visant la réussite de l’initiative, la CNAMU a procédé à une délégation de certaines de ses fonctions à trois (3) ONG qui sont des structures d'appui aux mutuelles de santé : ONG APIL pour la mobilisation sociale, l’ONG ASMADE, et le Réseau d’appui aux mutuelles de santé (RAMS) en contact avec les populations. Elles disposent de ressources matérielles et humaines qualifiées nécessaires à la gestion déléguée et d’expérience avérée dans le domaine de la protection sociale et spécifiquement de la couverture sanitaire des personnes indigentes.

A partir de 2020, après la première étape, sur instruction du président du Faso, deux régions seront entièrement couvertes par le RAMU. Selon la loi portant régime d’assurance maladie universelle, toute personne physique domiciliée sur le territoire burkinabè, toute personne morale employant des travailleurs sur le territoire national est assujettie au RAMU. Il faut cependant aller par étape, selon Dr KINDA.

Pour assurer une longévité au RAMU, il est prévu des contrôles consistant à vérifier la conformité des prescriptions et de la dispensation des soins médicalement requis, à apprécier la validité des prestations au plan technique et médical. Il s’agira aussi de vérifier et d’évaluer la conformité du plateau technique, de constater les abus et fraudes en matière de prescription de soins et de facturation.

Dans les deux régions visitées, les participants aux rencontres, fortement mobilisés, ont rassuré la CNAMU de leur total soutien pour une mise en œuvre réussie du RAMU.

A l’issue de chaque rencontre de sensibilisation, le directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie et sa délégation ont rendu des visites de courtoisie aux autorités coutumières et religieuses de Dédougou et de Bobo-Dioulasso. A l’occasion, il a sollicité leurs bénédictions pour la réussite de la mise en œuvre du RAMU au profit des indigents tout en leur demandant d’être des relais au sein des différentes communautés.

Le chef de canton de Dédougou, le chef suprême des Bobo mandarè, le grand imam de Dédougou, les communautés musulmane, catholique et protestante des deux localités ont tous salué l’initiative du RAMU et surtout la couverture gratuite des personnes indigentes. Des prières et des bénédictions pour une mise en œuvre réussie du RAMU ont été dites. Ils ont enfin souhaité une extension rapide du RAMU aux autres couches vivant au Burkina Faso.

DCPM/MFPTPS