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  • Burkina Faso / Unité - Progrès - Justice

JOURNÉE AFRICAINE DE LA PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS : Des concertations pour garantir des lieux de travail sûrs

Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays du monde, célèbre les 28 et 30 avril de chaque année, la Journée mondiale de la santé et sécurité au travail (JMSST) et la Journée africaine de la prévention des risques professionnels (JAPRP). Cette année, avec la Covid-19, elles ont été célébrées en différé du 20 au 22 octobre 2020 à Ziniaré, chef-lieu de la région du Plateau Central.

 

 

Placées sous le thème : « Travailler ensemble pour prévenir les risques professionnels », et sous-thème : « Politique de sécurité et santé au travail : responsabilité et rôle des acteurs », la Journée Mondiale de la Santé et Sécurité au Travail (JMSST) et la Journée africaine de la prévention des risques professionnels (JAPRP) célébrées en différé à Ziniaré, du 20 au 22 octobre 2020, ont permis aux acteurs de se concerter en vue de dégager des stratégies communes d’intervention pour plus de résultats.

La journée commémorative avait pour objectifs principaux de réfléchir sur une approche systémique et de dégager une stratégie commune de prévention des risques professionnels. « Etant acteurs sur terrain, nous sommes plusieurs et nous menons diversement des actions et si on fait le bilan des accidents professionnels, les chiffres sont toujours en hausse, nous avons donc jugé nécessaire de nous réunir pour dégager les meilleures stratégies, pour agir ensemble, pour avoir des résultats satisfaisants », a expliqué le Directeur de la santé et sécurité au travail (DSST), Monsieur Abdou Karim OUEDRAOGO. Pour ce faire, la nécessité d’adopter une démarche méthodique afin de relever les défis qui minent le secteur s’impose. D’où la demande du président de l’Association des Victimes d’Accident du Burkina Faso (AVA/BF), Monsieur Zammanonma KABORE qui consiste à intégrer les victimes dans les différentes sorties de terrain afin de leur permettre d’apporter les témoignages qui sont ceux des victimes d’accident de travail. « Une fois sur le terrain, nous conseillons les travailleurs sur les risques qu’ils courent s’ils ne se protègent pas et nous leurs montrons les handicaps dont nous avons été victimes afin de leur permettre de prendre conscience des risques qu’ils encourent en cas d’inattention ». a-t-il souligné.

Pour le Directeur de Cabinet du ministre de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale (MFPTPS), Monsieur Jean Marie SOMPOUGDOU, qui a présidé l’atelier de concertation, aucune entreprise ne peut espérer un développement social et économique harmonieux si la sécurité et la santé de ses travailleurs ne sont pas garanties : « Il faut que des mesures appropriées soient prises pour réduire considérablement, voire éradiquer ce mal qui gangrène les différentes entreprises et engendre des difficultés énormes pour les travailleurs victimes et leurs familles » a-t-il précisé.

Les organismes qui œuvrent dans ce domaine, à l’image de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et de la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO) se sont dit satisfaits de cet atelier qui permet aux acteurs impliqués de mettre en coordination les activités communes et de mettre l’accent sur le volet prévention afin de réduire considérablement le sinistre au travail et améliorer les conditions des travailleurs dans les entreprises. Selon Monsieur François d’Assise SAWADOGO, Chef de service des risques professionnels à la Direction de la prévention de l’action sanitaire et sociale de la CNSS, « Il faut dorénavant mettre l’accent sur la prévention, car en rappel, je pense que la CNSS a dépensé en 2019, 1 166 000 000 F CFA pour la réparation, alors que les montants mis à la disposition de la prévention sont un peu moindres mais, la caisse est en train de faire des efforts dans ce sens ».

A l’issue des travaux, le Directeur de la santé et sécurité au travail, Monsieur Abdou Karim OUEDRAOGO, a traduit sa satisfaction pour cet atelier qui va changer leur façon d’agir. « Les échanges, les débats ont été très enrichissants et des pistes de solutions ont été dégagées pour de fructueuses collaborations en vue de garantir des lieux de travail sûrs, salubres et sécurisés pour les travailleurs », a-t-il souligné. Et le Chef de service des risques professionnels à la CARFO, Monsieur François d’Assise OUATTARA de préciser : « cet atelier a permis de mettre en évidence un certain nombre de faiblesses, du point de vue législatif et règlementaire qui empêchent la CARFO d’évoluer convenablement dans le domaine de la prévention des risques professionnels. L’atelier a mis le doigt dessus et a également fait des propositions pour y remédier ».

Pour mémoire, les statistiques de l’Interafricaine de la prévention des risques professionnels (IAPRP) sont également interpellateurs sur les accidents de travail et maladies professionnelles en ce sens qu’elles révèlent que les coûts directs supportés par les Organismes Nationaux de Sécurité Sociale (ONSS) des pays membres de l’institution sont estimés à plus de cent milliards FCFA. Quant aux coûts indirects, ils représentent près de 4% du PIB mondial, soit vingt fois supérieurs à l’aide au développement.

Le Burkina Faso n’est pas en reste de ce phénomène mondial. En effet, les statistiques de la CNSS et de la CARFO pour l’année 2018 font état de 1487 accidents de travail et maladies professionnelles déclarés.

 

DCPM/MFPTPS