C'est pourquoi, profitant de son séjour à Bobo-Dioulasso, il a tenu à galvaniser, le lundi 13 février 2023, deux industries qui font la fierté du Burkina Faso, à savoir la Société Nouvelle Huilerie et Savonnerie Citec (SN-CITEC) et la Société Africaine de Pneumatique (SAP Olympic).

Objectif, s'imprégner des conditions de travail du personnel.

Ainsi, après une brève présentation des industries par les premiers responsables, le ministre en charge du Travail Bassolma Bazié a fait le tour des installations pour constater de visu le processus de fabrication de l'huile et du savon pour la SN-CITEC, ainsi que des pneus et chambres à air pour engin à deux roues pour la SAP Olympic.

« Je suis venu et j’ai vu ici des travailleurs qui abattent un travail fort appréciable. Au-delà des encouragements, c’est voir aussi avec ces entreprises nationales quels sont les défis auxquels elles sont confrontées, et comment se donner la main pour y améliorer les conditions de travail, afin qu'elles continuent de contribuer au développement de l'économie burkinabè », a déclaré le ministre Bassolma Bazié.

Les partenaires sociaux des deux entreprises ont saisi l’opportunité pour exprimer quelques doléances. A la SN-CITEC, ils ont surtout plaidé pour des facilités d'approvisionnement en matière première. Et le directeur général Ibrahim Traoré d’ajouter : « près de 60% des graines de coton de la production nationale sont vendus dans les pays voisins alors que l'exportation est interdite. La SN-CITEC ne reçoit qu’environ 33%. Vous comprenez donc les difficultés que nous vivons ».

Si au niveau de la SN-CITEC, la délégation a constaté une entreprise sur les rails, ce n'est pas le cas à la SAP Olympic où la société est presque qu'au bord de la faillite. Le directeur général de la SAP Olympic a donc saisi l’occasion pour solliciter l'accompagnement du Gouvernement afin de sauver l'industrie.

Cela fait cinq ans que nous sommes en déficit lié à la morosité de l'activité économique au niveau de la société. Nous traversons une situation difficile dûe à la mévente. En effet, le marché est inondé par des produits issus de la contrebande et du matériel qui vient de l'extérieur. Les populations ont recours à ces produits au détriment de ceux de la SAP Olympic. Les difficultés financières que nous traversons, nous empêchent d'honorer nos engagements vis-à-vis de la CNSS et des impôts. Nous fonctionnons au ralenti pour préserver surtout les emplois avec 125 permanents et 158 temporaires. Si rien nest fait, nous risquons de fermer les portes et imaginez les conséquences sur les familles de ces travailleurs. Nous sollicitons l'accompagnement financier des autorités de la transition et profitons de votre présence pour voir quelle action politique peut être entreprise pour assurer une santé financière à la SAP Olympic.” a indiqué le DG de la SAP Olympic au ministre d'État même s'il a reconnu que le problème est déjà pris à bras le corps au niveau du ministère de tutelle.

Le ministre d'État Bassolma Bazié a félicité d'ores-et-déjà l'organe dirigeante de la société, pour avoir su maintenir le cap durant 46 ans . “ C'est un patrimoine qu'il nous faut préserver. Car c'est un pourvoyeur d'emploi et contribue au développement du pays. En 46 ans d'existence il a eu à employer plus de 6 milles personnes. C'est salutaire. Nous allons voir au niveau du Gouvernement les actions qui peuvent être entreprises pour soutenir la SAP Olympic" a rassuré Bassolma Bazié.

En réponse, le ministre d'Etat rassure les sociétés qui battent de l’ailes dans leur fonctionnement : « dans l’intérêt national, le Gouvernement va bientôt demander aux Burkinabè d'y investir et l'État va les accompagner, pour sauver nos entreprises en difficultés. Nous avons le devoir de tout mettre en œuvre pour que ces entreprises ainsi que toutes celles qui sont sur le territoire national puissent survivre pour les générations futures et pour les travailleurs qui y sont».

Très satisfaits de la visite, les directeurs généraux de SAP Olympic et de la SN-CITEC, ont notamment remercié leur hôte du jour pour cet honneur à leur société.

DCRP/MFPTPS