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  • Burkina Faso / Unité - Progrès - Justice

DECLARATION DE MONSIEUR LE MINISTRE D’ETAT, MINISTRE DE LA FONCTION PUBLIQUE, DU TRAVAIL ET DE LA PROTECTION SOCIALE , BASSOLMA BAZIE A L’OCCASION DU LANCEMENT DU MOIS DE LA PREVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS

Employeurs et travailleurs du Burkina Faso,

A l’instar des années passées, notre pays commémorera respectivement les 28 et 30 avril 2023, la Journée Mondiale de la Sécurité et Santé au Travail (JMSST) et la Journée Africaine de la Prévention des Risques Professionnels (JAPRP) respectivement sous les thèmes : « Un environnement de travail sûr et sain en tant que principe et droit fondamentaux au travail » et « La sécurité et santé au travail à l’épreuve de la sécurité routière : quelle synergie d’actions entre les acteurs publics et privés ».

En plus du thème central, la Journée Africaine de la Prévention des Risques Professionnels comporte un sous-thème intitulé : « Impacts socio-économiques et prévention des accidents liés aux déplacements routiers : obligations et rôle de l’employeur ».

 

Il me plaît, à l’orée de ce mois d’avril consacré mois de la prévention des risques professionnels par l’Inter Africaine de la Prévention des Risques Professionnels (IAPRP), de m’adresser à tous les acteurs du monde du travail. Dans cette situation de crises sécuritaire et sanitaire, je présente mes condoléances à l’ensemble des familles meurtries; prompt rétablissement aux blessés. Je renouvelle ma solidarité aux FDS et VDP engagés au front. Au prix du sacrifice, l’espoir est permis.

Employeurs et travailleurs du Burkina Faso,

La commémoration de ces journées me donne l'occasion de rappeler que le travail est ce qui devrait permettre à l’Homme de s’épanouir et de se réaliser dans sa communauté. Il n’en demeure pas moins que ce même travail est parfois source de beaucoup d’accidents et de maladies. Cela s’explique par le fait que le lieu de travail est toujours caractérisé par des situations dangereuses liées aux risques professionnels qui continuent de faire des ravages parmi les travailleurs avec des conséquences qui coûtent excessivement chères aux plans humain et économique.

En guise d’illustration, environ deux millions de personnes des deux sexes perdent la vie dans des accidents ou à cause de maladies liées au travail, tous les ans dans le monde entier. Le coût total de ces accidents du travail et de ces maladies professionnelles représente près de 4% du PIB mondial, soit au moins vingt (20) fois l’aide publique au développement.

Le Burkina Faso n’est pas épargné par le phénomène. En effet, se référant aux statistiques de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et celles de la Caisse Autonome de Retraite des Fonctionnaires (CARFO), pour la période 2017-2021, elles font ressortir près de huit mille sept-cent cinquante (8 750) accidents du travail et maladies professionnelles déclarés. Ces accidents ont coûté pour leur prise en charge, la somme cumulée de près de cinq milliards cent millions (5 100 000 000) de Francs CFA. A cela s’ajoutent les souffrances inimaginables vécues par les victimes et leur famille.

En considérant ces statistiques, la prévention des risques professionnels s’avère une nécessité impérieuse dans la perspective de la protection du capital humain et d’impulsion de la croissance économique, donc du développement. Toute chose qui entre en droite ligne dans l’objectif stratégique 3.4 de l’axe 3 du Plan d’Action pour la Stabilisation et le Développement (PASD), à savoir « Promouvoir l’emploi décent et la protection sociale pour tous, particulièrement pour les jeunes et les femmes ».

A cet égard, en vue d’interpeller davantage les acteurs du monde du travail sur la dangerosité des lieux de travail, le Burkina Faso s’associe à la communauté internationale pour célébrer la JMSST et la JAPRP sous les thèmes sus mentionnés.

Cette année, au plan international, l’accent a été particulièrement mis sur la nécessité de faire des lieux de travail, des lieux sûrs et salubres à travers le thème « Un environnement de travail sûr et saint en tant que principe et droit fondamentaux au travail ». Ce thème est en cohérence avec la décision de la communauté internationale, prise lors de la 110e session de la Conférence Internationale du Travail (CIT) tenue en juin 2022 à Genève, d’inclure la sécurité et santé au travail dans les principes et droits fondamentaux au travail.

A travers ce thème, l'Organisation Internationale du Travail (OIT) entend appeler les Etats membres à un investissement accru dans les systèmes et régimes de protection sociale afin d'établir des socles de protection sociale solides à travers un environnement de travail sûr et sain.

Par ailleurs, en matière de Sécurité et Santé au Travail (SST), le transport routier qui demeure un secteur stratégique de développement économique des Etats, reste l’un des secteurs les plus préoccupants au regard des statistiques mondiales très alarmantes. De ce fait, les risques professionnels dans le secteur des transports nécessitent une prise en charge optimale dans la politique de sécurité et santé au travail.

Dans ce sens, en vue d’atténuer le phénomène, des efforts sont consentis par les Etats qui ont affiché leur volonté de promouvoir la sécurité routière à travers l’adoption de textes juridiques, la création d’organes de gestion de la sécurité routière, etc.

Cependant, malgré les multiples efforts consentis par notre pays, le phénomène reste très préoccupant. En effet, parmi les accidents du travail déclarés, ceux de trajet représentent à eux seuls près de 37% dans le secteur privé et 90% dans le secteur public. De 2019 à 2021, le Burkina Faso a enregistré, selon les statistiques de l’Office national de la sécurité routière (ONASER), 91 253 cas d’accidents de la route qui ont causé la mort de 4 460 personnes avec 58 140 blessés. Ces statistiques sont très interpellatrices et nécessitent une attention particulière sur la prévention des risques professionnels dans le secteur des transports.

Les statistiques dans les autres Etats Membres ne sont guère aussi reluisantes. C’est donc à juste titre que les Etats membres de l’Interafricaine de la Prévention des Risques Professionnels (IAPRP) ont adopté le thème central : « La sécurité et santé au travail (SST) à l’épreuve de la sécurité routière : quelle synergie d’action entre les acteurs publics et privés », en vue de promouvoir et mettre en œuvre des actions visant à réduire considérablement les risques liés au transport routier.

Au cours du mois de la prévention qui verra la célébration de la JMSST et de la JAPRP, le Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de la Protection Sociale en collaboration avec les autres acteurs de la prévention des risques professionnels entend organiser diverses activités.

Il s’agit notamment d’activités de formation, d’information et de sensibilisation en matière de prévention des risques professionnels et de sécurité routière à l’endroit des employeurs, des travailleurs, des élèves et étudiants des écoles et centres de formation, des visites de lieux de travail, des émissions radiophoniques sur la sécurité et santé au travail, des projections de films suivis d’échanges, des rencontres de concertation entre acteurs, un cross populaire suivi d’aérobic. Le couronnement de ces journées interviendra avec la cérémonie officielle de commémoration le vendredi 28 avril 2023.

Aussi, j’invite les partenaires sociaux de tous les secteurs d’activités du public et du privé, y compris ceux de l’économie informelle, les acteurs intervenant dans le domaine des transports, à participer activement aux différentes activités, à s’engager dans des échanges ouverts et constructifs afin d’aboutir à des recommandations fortes à même de contribuer au renforcement du dispositif de prévention des risques professionnels, notamment sur les lieux de travail et dans le domaine des transports dans notre pays.

Faut-il le rappeler, cette commémoration s’inscrit de façon opportune dans le troisième pilier de la Charte de la Transition fondée sur la culture de la bonne gouvernance et la refondation de l’Etat. En effet, la refondation de l’Etat s’entend également par la construction de normes solides, efficaces et efficientes déclinant les principes et les règles dans le milieu de travail.

D’où l’impérieuse nécessité pour notre pays, à l’heure actuelle, de disposer d’un Code du travail adapté à cette réalité du terrain à travers ces normes de travail et leur mise en œuvre stricte, toute chose qui constitue, pour l’essentiel, un ciment de la bonne gouvernance fondée sur la redevabilité, la responsabilité et la transparence.

C’est sur cette note d’espoir que je déclare lancé le mois de la prévention des risques professionnels 2023 pour des lieux de travail sûrs et sains.

Bonne célébration à toutes et à tous !